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Innsbruck

7 au 10 août 2013

Innsbruck, quelle belle surprise! Nous avions bien aimé Vienne et Salzbourg mais voilà qu'Innsbruck, la capitale du Tyrol, nous a charmés! Trois fois ville olympique, en 1964 et 1976 puis en 2012 pour les Olympiques de la Jeunesse, Innsbruck est nichée au bord de la rivière Inn et entourée de montagnes abruptes. Si son domaine skiable est équipé d'installations de pointe, sa vieille ville a gardé tout son caractère médiéval qui témoigne de sa splendeur passée.

L'Église impériale et le Mausolée de l'empereur Maximilien 1er

Grand amateur d'art et amoureux du Tyrol, c'est l'empereur Maximilien 1er qui fit d'Innsbruck la capitale du Tyrol à la fin du 15e siècle. Il l'a même choisie comme lieu de sa sépulture et commanda la construction d'un imposant mausolée. Paradoxalement, ce monument grandiose ne recevra jamais la dépouille de l'empereur; celle-ci s'est vue fermer les portes de la ville par les bourgeois exaspérés par les dettes que les nobles de sa suite ont laissées.

Quatre des vingt-huit statues de bronze qui montent la garde autour du tombeau vide de l'empereur Maximilien 1er

«Ce monument funéraire, legs le plus important de la sculpture allemande de la Renaissance, devait glorifier les fastes de son règne. Le projet initial, grandiose, prévoyait 40 grandes statues, 100 petits bronzes de saints et 34 bustes d'empereur et une statue de Maximilien agenouillé pour couronner le tombeau. En 1584, à la fin des travaux commandés par le petit-fils de l'empereur, ce furent finalement 28 statues de bronze plus grandes que nature qui furent installées pour monter la garde autour du tombeau vide et 23 statuettes de saints protecteurs de la dynastie des Habsbourg qui garnissent la frise de l'église impériale (Hofkirche). Le tombeau lui-même est entouré d'une magnifique grille combinant le fer forgé et la tôle repoussée.»

Des personnages féminins font aussi partie de la garde





Même si le mausolée n'est pas aussi grandiose qu'il devait l'être à l'origine, il n'en demeure pas moins splendide. C'est très impressionnant de pénétrer dans l'église impériale et d'apercevoir ces immenses statues de bronze, toutes différentes mais toutes aussi magnifiques les unes que les autres, qui entourent le tombeau.

Joli coffre tyrolien





Voisin de la Hofkirche, le Musée tyrolien des Arts et Traditions populaires a la réputation d'être le plus beau musée d'Europe dans sa catégorie et pour cause! Nous y avons passé tout un après-midi à contempler mobiliers, costumes, masques, outils ménagers et agricoles, maquettes, instruments de musique etc. Vraiment très rafraîchissant et différent des habituels musées qui présentent presque exclusivement des peintures et sculptures de l'art religieux...

La rue de l'impératrice Marie-Thérèse avec la Nordkette 2 334m  en arrière-plan

En déambulant la rue Marie-Thérèse à partir de l'Arc de triomphe (1765), on jouit d'une part d'une agréable perspective sur la montagne de la Nordkette qui s'élève à 2 334 m et qui nous rappelle que la montagne est au cœur du Tyrol et aussi, d'autre part, sur de jolis palais décorés à la mode du pays. Les plus célèbres sont sûrement «Le Petit Toit d'Or», le symbole de la ville d'Innsbruck et de la puissance des Habsbourg, la Maison Helbling dont la décoration rococo date du 18e siècle, le Beffroi, la colonne de Ste-Anne et l'hôtel Goldener Alder. Ici aussi, les enseignes des commerces sont en fer forgé et sont suspendues comme de la dentelle au-dessus de la rue. Caractéristiques aussi sont les fenêtres placées dans des renflements pour remédier au piètre ensoleillement des rues étroites des vieilles cités.

Le Petit Toit d'or, l'emblème d'Innsbruck





«Le Pont sur l'Inn» (bruck = pont) nous a vraiment conquis! Le Tyrol, on adore et on a hâte de continuer à le découvrir... À suivre...

Le Tyrol


22 juillet au 6 août 2013

Que du bonheur dans le Tyrol !

Le Tyrol, c'est la carte postale de l'Autriche : des sommets enneigés, des cascades d'eau dévalant des glaciers, des lacs bleu émeraude, des vaches qui font tinter leurs clochettes, des maisons aux balcons fleuris, des alpages et des sentiers de randonnée pédestre partout, partout, partout !

C'est donc un vrai bonheur que de se balader dans le Tyrol. À tout seigneur, tout honneur, nous débutons notre visite du Tyrol en allant rendre visite au plus haut sommet autrichien, le Grossglockner, 3 798 mètres.

Située dans le Parc national de Hohe Tauern, la Haute route alpine du Grossglockner toute en lacets nous offre sur ses 48 km un majestueux spectacle alpin qui culmine avec l'apparition du Grossglockner et de son glacier, le Pasterze.

Le Grossglockner, 3 798 m, et son glacier, le Pasterze

Rando sur le glacier, balade dans les prés fleuris, observation des marmottes, visite au centre d'interprétation du parc, nos deux journées au Grossglockner ont été bien remplies, des plus agréables et même instructives... Par exemple, saviez-vous que :

  • Chaque flocon de neige repose sur un système cristallin identique et que pourtant, aucun flocon de neige ne se ressemble; chacun est une pièce unique.
  • La formation d'un seul flocon de neige nécessite 2 000 000 000 000 000 000 structures cristallines !
  • L'homme maîtrise l'usage du feu depuis déjà des millions d'années mais ce n'est qu'en 1870 que le chercheur Carl von Linde a rendu possible la fabrication du froid et de la glace artificiels.

La préférée de Lucie, une BMW 1939, quelle élégance !


Enfin, parce que la Haute route alpine du Grossglockner est un site de choix pour plusieurs rallyes de voitures anciennes, de motos et même de tracteurs et de Vespa, le centre d'interprétation abrite une exposition de voitures anciennes. Savez-vous qui est l'inventeur... ?
  • de la Volkswagen Beetle ?
    Ferdinand Porsche, fondateur de la compagnie Porsche
  • de la traction avant ?
    André Citroën
  • de l'essuie-glace ?
    Mary Anderson, une américaine
  • de la bougie (spark plug) ?
    Robert Bosch, un allemand
  • une facile... du moteur diesel ?
    Robert Diesel, un français

Une auberge bien décorée à Kitzbuhël

Puis, nous avons rangé pour quelques jours nos bottes de randonnée, préférant se balader en moto ou aller se baigner dans les lacs de montage (très très rafraîchissant) alors que le mercure dépassait les 300C. Les principales villes de la région du Kaiserbirge, Zell am see, St-Johann et Kitzbühel occupent des sites exceptionnels entourés de montagnes et d'innombrables centres de ski. À plusieurs reprises, nous nous sommes dits que ces paysages doivent aussi être bien jolis en hiver... qui sait, nous reviendrons peut-être un jour pour y chausser les skis...

Au sommet du Rofanspitze, 2 259 m.

D'un vert éclatant, les eaux du lac Achen (Achensee) près de la frontière allemande et au pied de la chaîne des Karwendel ont tout d'une carte postale. Impossible de résister au téléphérique qui nous amène en quelques minutes au refuge d'Erfurt (1831 m), un site panoramique qui surplombe l'Achensee. Ensuite, en 2 heures, on atteint le sommet du Rofansptize (2 259 m) bien sûr coiffé d'une croix et qui nous comble d'une vue 360 degrés. D'un côté, c'est le précipice, les montagnes ont été comme tranchées au couteau. De l'autre, à la suite d'une pente abrupte d'une centaine de mètres, ce sont de joyeux vallons verts où tintent les cloches des vaches et se cachent quelques petits lacs. Un sentier nous permet de longer la crête et de jouir de superbes panoramas, vraiment une magnifique journée de randonnée !

Le refuge Tauernhauss, 1 631 m
Une section des chutes de Krimml, 380 m. de haut
La route alpine du Gerlos nous conduit ensuite aux Chutes de Krimml qui, avec ses 380 mètres de hauteur, sont les 5e plus hautes au monde et les plus hautes d'Europe. Un sentier très bien aménagé grimpe tout le long des chûtes et offre plusieurs points de vue. Nous avons plutôt choisi de rejoindre d'abord le refuge de Tauernhauss (1 631 m) avec le mini bus du refuge ce qui nous a permis de voir le glacier d'où origine l'eau du Krimml, de découvrir sa vallée et ses alpages puis de faire une randonnée toute en descente jusqu'au pied de la chute... ben quoi, il faut bien qu'il y en ait des faciles de temps en temps... Facile et superbe !

À quelques 20 km à l'ouest de Krimml, la vallée de la rivière Ziller nous a conquis ! Le Zillertal, une autre région qui compte de nombreux centres de ski et d'innombrables sentiers pédestres. Le Tyrol a beaucoup à offrir aux touristes et ce, 12 mois par année. Incroyable le nombre d'auberges (gasthof) et d'hôtels ! On a l'impression de plus que toutes les maisons offrent des chambres d'hôtes mais il semble que l'achalandage soit à la hauteur de l'offre : beaucoup d'allemands bien sûr mais aussi des italiens, des hollandais, des français, des hongrois, des slovaques, toute la communauté européenne semble bien se plaire en Autriche !

Réal au sommet du Gefrorene Wand, 3 250 m.

La randonnée au mont Gefrorene Wand (3 250 m) dans la vallée de la Tux (un affluent de la Ziller) est spectaculaire. À partir du petit village d'Hintertux, il a fallu prendre 3 télécabines pour se rendre au sommet du Geofrorene où l'on skie 12 mois par année sur le glacier Tux. La rando débute là où la neige s'arrête en été soit à la 2e station de télécabines (2 660 m) et il faut compter 3 heures de descente pour rejoindre Hintertux. Tout au long de la descente, de superbes panoramas nous accompagnent ainsi que plusieurs chûtes et cascades qui nous rappellent que nous sommes au pied d'un glacier.

Au refuge Pfitscherjoch, 2 246 m, à la frontière italienne

Et que dire de la rando dans la vallée voisine, celle de la Zemm ? Différente mais tout aussi belle ! Cette fois, pas de télécabine pour grimper, ce sont nos pattes qui nous amèneront en 2 heures au refuge Pfitscherjoch (2 246 m) sur la frontière austro-italienne. Une belle montée progressive à partir du beau lac de barrage Schlegeis à travers des alpages le long d'un torrent qui coulait encore fort joyeusement, preuve qu'il y a encore beaucoup de neige dans les montagnes environnantes. La piste est aussi fréquentée par les vélos de montagne, sport très populaire en Autriche.

Le Tyrol nous en a mis plein la vue et ce n'est pas terminé ! Une pause pour voir Innsbruck, sa capitale, puis nous remettrons nos bottes de rando, c'est trop beau !

Salzbourg et le Salzkammergut

8 au 21 juillet 2013

Quelle région magnifique que celle de Salzbourg! Le sel (salz en allemand), symbole traditionnel de santé et source de richesse, a donné son nom à la région et à la ville de Salzbourg et, jusqu'aux temps modernes, une importance économique exceptionnelle. Aujourd'hui, les quelques 76 lacs et le puissant massif du Dachstein sont, avec Mozart, l'enfant prodige de Salzbourg, les attraits touristiques de cette région célèbre depuis longtemps.

Commençons par la ville de Salzbourg, (148 000 hab.) qui se vit doter de magnifiques palais et églises aux 16e et 17e s. grâce aux rêves de grandeur des princes-archevêques la gouvernant et de leurs revenus considérables provenant de l'exploitation des salines de la région.

La forteresse du Hohensalzburg domine la ville

Encore aujourd'hui le souvenir de ces princes-archevêques est bien présent dans Salzbourg, leur résidence, la forteresse de Hohensalzburg, dominant la ville sur un éperon rocheux qui s'élève à 120 m au dessus de la Salzach, la rivière qui traverse la ville. La visite de la forteresse offre un beau point de vue sur la ville et permet aussi de comprendre qui étaient ces prince-archevêques. «C'est au 13e s. que le Saint-Empire romain germanique, accorda aux archevêques le titre de «prince» de l'empire ce qui leur valut d'importants privilèges religieux et temporels. Trois de ces grands seigneurs, tout en gouvernant habilement leurs États, ont fait preuve d'un goût de bâtir digne des souverains de la Renaissance. En un peu plus d'un demi-siècle, ils transformèrent la petite ville de Salzburg aux ruelles enchevêtrées en une cité rappelant par ses palais et ses vastes dégagements, les grandes villes italiennes.»

Concert à la cathédrale
La vieille ville, coincée entre la Forteresse et la Salzach, regorge en effet d'églises et de palais.

Sa vaste cathédrale affiche un style baroque plus dépouillé que ce que nous avons vu récemment; elle nous apparaît plus froide et plus austère. Sa crypte, récemment rénovée et toute empreinte de solennité, abrite les tombeaux des prince-archevêques.

Nef et orgue de l'abbatiale St-Pierre

L'église abbatiale bénédictine St-Pierre est, quant à elle, un étonnant mélange de style baroque et roman.

Une superbe grille en fer forgé doré et finement ouvragé sépare le porche de la nef. Cette dernière est lumineuse et affiche d'immenses tableaux, chose rare dans une église. Son cimetière évoque le passé de la ville avec ses belles grilles en fer forgé et les caveaux richement décorés des vieilles familles de la ville.


Les enseignes en fer forgé de la Getreidegasse
Après avoir bien fait nos devoirs de touristes en visitant ces sites historiques et religieux, nous avons pris plaisir à déambuler sur la Getreidegasse, littéralement nommée «rue des céréales», la principale artère du vieux Salzbourg, étroite et bordée de belles maisons à quatre ou cinq étages. Rue commerciale et animée, elle est ornée de nombreuses enseignes en fer forgé plus belles les unes que les autres.

Château de Mirabell devenu l'Hôtel de ville de Salzbourg
Un autre site agréable à visiter fut le château de Mirabell devenus aujourd'hui Hôtel de ville. En ce beau samedi ensoleillé, les mariés et leurs suites se succèdent à l'hôtel de ville et dans les jardins adjacents abondamment fleuris, quel site idéal pour les photos de noces!

Mariés en costume traditionnel
Fait remarquable, il n'est pas rare de voir les autrichiens porter leur costume traditionnel lors de fêtes ou d'évènements importants tels mariages ou funérailles.

Nous reviendrons sur ce sujet mais laissez-nous vous présenter cette jolie mariée et son amoureux aux jardins de Mirabell. Ils sont élégants n'est-ce-pas ?

Place Mozart, Salzbourg

On ne peut parler de Salzbourg sans parler de Mozart, l'enfant prodige de la ville, né en 1756, pianiste et violoniste virtuose. Dès l'âge de 6 ans, il donne des concerts et compose ses premières pièces. Les salzbourgeois exploitent aujourd'hui à profusion le nom de Mozart. On trouve de tout avec son effigie, du porte-clé au t-shirt en passant par les chocolats et la barre de savon. Plutôt ironique de voir tout ce battage commercial autour de celui «qu'on reconnaît aujourd'hui comme ayant porté à un point de perfection le concerto, la symphonie et la sonate, qui devinrent après lui les principales formes de la musique classique et qu'il fût un des plus grands maîtres de l'opéra» sachant qu'il acheva sa carrière dans la solitude et la pauvreté, criblé de dettes. Il meurt à 35 ans et c'est le corbillard des pauvres qui conduit sa dépouille dans la fosse commune du cimetière St-Marc.

Enfin, pour terminer sur une note plus joyeuse, mentionnons que Salzbourg nous a offert de beaux concerts dans le cadre de son Festival d'été. Musique sacrée à la cathédrale, jazz, big band et folklore en plein air, tous furent d'agréables moments de détente et de gaieté partagés avec les salzbourgeois et les autres touristes.

Le Salzkammergut

Jolie maison décorée, St-Wolfgang
Le Salzkammergut est la région qui s'étend au sud-est de Salzbourg. On dit que l'exploitation des mines de sel de la région remonte au néolithique vers 3 000 av. J.-C. et aujourd'hui encore, des mines de sel sont en opération. C'est toutefois le tourisme qui est maintenant la principale ressource économique du Salzkammergut et pour cause, la région regorge de lacs et de montagnes dont le spectaculaire Dachstein qui culmine à 2 995 m.

Notre incursion dans la région a débuté à St-Wolfgang, célèbre en tant que lieu de pèlerinage depuis le 12e s. mais aussi pour son Auberge du cheval blanc qui existe depuis 500 ans et qui a donné son nom à une opérette populaire dans les années 1930. Son entrée est surmontée de l'inscription «L'empereur était un hôte de ce lieu. Ici le client est roi.» Quant à nous, nous nous rappellerons de St-Wolfgang pour notre première baignade autrichienne, pour son joli centre-ville avec ses maisons décorées de fresques et de trompe-l'oeil et pour une agréable balade en moto autour des lacs de la région.

Hallstatt

Hallstatt, une quarantaine de kilomètres au sud de St-Wolfgang, fut notre seconde étape. «Accroché au versant escarpé d'un contrefort du Dachstein plongeant dans les eaux sombres d'un lac qui lui doit son nom, Hallstatt offre une image romantique de l'Autriche». Les rues du village sont si étroites qu'il a fallu creuser deux tunnels dans la montagne pour satisfaire le flux de circulation touristique. Nous manquons de peu la Procession de la Fête-Dieu, très populaire ici, car justement à cause de l'étroitesse des rues, celle-ci a lieu sur le lac! Jour férié en Autriche et en Allemagne, le jeudi de la Fête-Dieu correspond au 60e jour après Pâques et célèbre le St-Sacrement. La procession, une tradition vieille de 600 ans, se déroule de différentes façons selon les régions. Ici, les participants portent de lourds mâts en bois de 6 à 8 m. de hauteur décorés de fleurs. D'ailleurs, nous verrons un peu partout dans les semaines qui suivront ces mâts plantés au centre des villages et portant à leur tête un conifère maintenant séché et un peu plus bas une couronne de fleurs. La tradition se perpétue...

Fanfare funéraire, Hallstatt
C'est l'été et tous les villages sont en fête. Ici et là, des fanfares invitent à la danse et... à boire une bonne bière entre amis! Mais ces orchestres ne sont pas là juste pour la fête... nous nous sommes faits prendre à deux reprises à se précipiter pour prendre une photo alors qu'on entendait le son de la musique pour réaliser qu'il s'agissait d'une procession funéraire...! Oups, nos sympathies !


Lucie au Lac inférieur de Gosau





Réal au sommet de Gosaukam, 2 054 mètres
Nos plus belles randonnées pédestres de la région furent sans contredit celles de Gosau. D'abord autour des deux lacs de Gosau qui nous ont offert des vues splendides du Dachstein puis celle du Gosaukam (2 054 m.). Une télécabine nous amène en quelques minutes au sommet du domaine skiable d'où on jouit déjà de très belles vues sur le lac et sur la région. Puis, un sentier raide et caillouteux nous permettra de brûler quelques calories et d'atteindre la croix plantée sur le Gosaukam, 600 m. plus haut. Époustouflant panorama, ça valait l'effort!
Le Dachstein nous attire toujours, on décide donc d'en faire le tour et d'aller voir sa face sud. Nous garons le camping-car à Alternmarkt près de Radstadt dans une sympathique aire de services aménagée par un fermier sur sa terre. C'est le temps des foins, ça sent bon, on se retrouve comme en visite chez nos oncles, l'été à la campagne!

Réal à la hutte Hofalm (Filzmoos)

La région est superbe, de riches vallées cultivées et encaissées entre les montagnes de plus de 2 000 m. La moto nous permet d'approcher le pied des montagnes puis c'est à pied qu'on rejoint les nombreuses huttes de montagne qui parsèment la région. Ces «huttes» sont en fait des auberges qui accueillent randonneurs et skieurs hiver comme été pour manger et pour dormir.

Télécabine du Dachstein sud en route pour le Hunerkogel, 2 700 mètres

Il y a aussi les télécabines qui permettent de se hisser sans effort près de sommet pour jouir de magnifiques panoramas. C'est le cas de la télécabine du Dachstein sud qui nous monte au sommet du Hunerkogel à 2 700 m au pied du glacier du Dachstein. On skie à l'année sur ce glacier, un centre d'entraînement de ski de fond y est même installé. L'ascension est verticale et vertigineuse, 1 000 mètres en 4 minutes. En plein mois de juillet, au grand soleil, c'est vraiment une sensation bien spéciale de marcher sur de la neige et de dominer toute la vallée et les montagnes environnantes perchés sur le bout d'un éperon rocheux. Définitivement pas un endroit recommandé pour ceux qui souffrent de vertige!

Massif du Dachstein, 2 995 mètres, vu du mont Rossbrand





Un autre site que nous avons bien aimé, c'est le sommet du mont Rossbrand près de Radstadt. Plus modeste celui-là avec ses 1 770 m, il n'en est pas moins spectaculaire puisqu'il offre une vue 360 degrés sur toute la région et, en prime, on peut s'y rendre en moto! Au sommet, une hutte bien sûr et de belles grosses vaches qui semblent bien apprécier un pâturage avec une vue si exceptionnelle!

Le «mammouth» de la grotte de glace d'Eisriesenwelt
Enfin, entre Salzbourg et le Salzkammergut, il ne faut pas manquer les Grottes d'Eisriesenwelt dans la vallée de la Salzach. Ces grottes de glace sont les plus grandes au monde avec plus de 40 km de galeries. À l'intérieur, la température se maintient autour de 00C et la glace atteint une épaisseur de 20 m. Les glaciologues affirment que la plus vieille glace de la grotte date de mille ans mais ils ne savent pas depuis combien de temps il y a de la glace dans la grotte. La visite guidée (obligatoire) nous fait découvrir sur deux kilomètres (et 1400 marches) les gigantesques formations de glace aux formes parfois très originales tel ce mammouth qui semble recouvert d'un épais manteau de glace. Très impressionnant aussi de descendre les interminables marches du tunnel de glace formé par dame Nature sur plus 70 m de long pour nous ramener à l'entrée.

Très agréable balade aussi pour se rendre à la grotte située à 1 641 m d'altitude surplombant la vallée de la Salzach de plus de 600 m. D'abord une route de montagne à forte pente (en moto) puis 20 minutes de marche pour atteindre un téléphérique qui nous hisse à 1 586 m. puis un autre 20 minutes de marche qui nous offre des vues grandioses pour enfin atteindre l'entrée de la grotte.  

Le long du Danube en Basse et Haute-Autriche

4 au 9 juillet 2013

Durnstein sur le Danube

Quelques mots sur le Danube que nous croisons pour la première fois. Un des plus longs fleuves d'Europe qu'il traverse d'ouest en est. Il coule sur 2 845 km entre l'Allemagne et la mer Noire dont 360 km en Autriche. Pour les Romains, il servait de frontière entre leur monde civilisé et le monde barbare. C'est aussi une route militaire qui servit autant aux Huns et aux Turcs qu'aux troupes de Napoléon pour leur conquête vers l'est. Il traverse dix États en Europe et il accueille quatre capitales (Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade) sur ses rives qui ont attiré les hommes depuis l'Antiquité. Aujourd'hui encore, le Danube joue un rôle économique important tant au plan touristique qu'énergétique avec ses 11 barrages hydroélectriques dont 5 sont situés en Autriche.

Très longue péniche-hôtel sur le Danube
La crue printanière du Danube a été dévastatrice cette année et même si les autrichiens ont fait un travail gigantesque en quelques semaines pour effacer (ou presque) tous les dégâts causés par le fleuve sorti de son lit, nous avons pu voir les traces du niveau de l'eau qui s'est élevé jusqu'à 11 mètres à certains endroits ! Même en juillet, le débit est encore très fort et le Danube est loin d'être aussi bleu que la valse de Strauss le dit... !


Beaucoup d'histoire autour du Danube... Châteaux, forteresses, églises, villages coquets, et vignes le jalonnent mais ce sont surtout ses monastères qui sont les plus remarquables.

Nef du monastère St-Florian

Le monastère de St-Florian, le plus imposant et le plus célèbre de la Haute-Autriche, est occupé depuis le 11e siècle par les chanoines de St-Augustin. Les bâtiments actuels furent réaménagés de 1686 à 1751. Chef-d'oeuvre de l'époque baroque, la basilique est aussi célèbre pour son orgue et son organiste. Anton Bruckner, le plus grand compositeur de musique religieuse du 19e siècle, né près de St-Florian, fut éduqué au monastère, y occupa des postes d'instituteurs puis celui d'organiste. C'est là qu'il fut enterré, selon ses dernières volontés, sous les orgues qui furent les témoins de ses plus grandes joies de compositeur.

Orgue de St-Florian
Pour la petite histoire, savez-vous pourquoi St-Florian est, en Europe du moins, patron des pompiers et protecteur contre les inondations ? Parce que Florian, ancien chef de l'administration romaine qui s'était converti au christianisme, fut martyrisé en 304 puis précipité dans les flots d'une rivière avec une grosse pierre autour du cou. Cet événement marqua le début de l'expansion du christianisme en Autriche. Cette mort par noyade lui valut d'être invoqué contre les inondations mais aussi contre les incendies. Aussi n'y a-t-il guère d'églises en Autriche qui ne possèdent pas sa statue où il est représenté en légionnaire romain éteignant des flammes ! C'est aussi pour cette raison que saint Florian est le protecteur des pompiers, des forgerons et des ramoneurs !

Nef du monastère de Wilhering

Le monastère cistercien de Wilhering est, quant à lui, un chef-d'oeuvre du style rococo. Son extérieur sobre et même un peu défraîchi ne laisse en rien présager de l'exubérance de sa décoration intérieure, d'où une surprise complète pour le visiteur. «L'église abbatiale peut être considérée sur le plan de l'histoire de l'art européen comme l'exemple le plus brillant du rococo. Il paraît difficile d'aller plus loin dans la profusion des éléments décoratifs et de la couleur, dans la fantaisie de la sculpture, dans l'invention picturale, tout comme dans la légèreté du décor de stuc. Tout évoque ici un bonheur intemporel, et ces personnages qui flottent et tournoient dans l'espace, qu'ils soient peints ou sculptés, évoluent dans une insouciance céleste.»

Parfait exemple de style rococo au monastère de Wilhering

Mais qu'est-ce que le style rococo au juste ? «Inspiré du style «rocaille» français, il se développe surtout en Allemagne du sud. Il apporte une note d'extrême raffinement aux réalisations du baroque : peinture en trompe-l'oeil, marbres, stucs, bois, bronzes sont employés à profusion. Les stucateurs associent guirlandes, cartouches, végétaux et coquillages. Le personnage peint se transforme parfois en personnage sculpté : la tête est en trompe-l'oeil et le corps en relief sans qu'on puisse distinguer le passage de l'un à l'autre. Baldaquins, fausses tentures, niches, tribunes superposées, chargées de dorures et peints de couleurs tendres ajoutent au caractère théâtral.»

Vienne

30 juin au 3 juillet 2013

L'aigle à 2 têtes, le symbole de la dynastie des Habsbourg, sur le toit de la cathédrale








Vienne ! Ouf, quatre jours de visite et il y aurait encore beaucoup à voir ! Et il y aurait tant à dire...

La cathédrale St-Étienne
Capitale du pays, 1,7 million d'habitants, située à l'extrême est du pays, région habitée depuis 25 000 ans, occupée par les celtes puis les romains, ville impériale de la dynastie des Habsbourg pendant 6 siècles (1273 à 1918).

Occupation allemande en 1938 puis par les alliés, 3e siège permanent de l'ONU (après New-York et Genève) etc.

Il y a aussi l'impératrice Sissi, les valses de Strauss, les pâtisseries viennoises, le Danube et j'en passe!


La colonne de la peste sur le Graben
Impossible ici de décrire tous les monuments de Vienne car Vienne est effectivement «monumentale» !

Le «Ring» qui est le quadrilatère qui encercle la vieille ville, regorge de palais, églises et édifices à caractère historique et à l'architecture exceptionnelle.

Voici donc un petit mot sur les sites qui nous ont le plus plu, question de laisser une trace dans notre journal de voyage de ces quatre journées bien remplies.



La Cathédrale St-Étienne, symbole de Vienne avec sa toiture vernissée à l'effigie des Habsbourg, un aigle à deux têtes.

La Hofburg, le siège du gouvernement et le palais d'hiver du temps des empereurs Habsbourg, qui régnaient depuis la Castille jusqu'aux Indes occidentales, gigantesque et fastueux.


L'Hôtel de ville (Rathaus)
Le Graben, cette longue place animée bordée de luxueuses boutiques et de restos chics, dominée par une Colonne de la peste de style baroque édifiée en 1693.

Le Parlement, construit en 1883 mais qui arbore curieusement une façade de temple grec, un hommage à la Grèce antique, berceau de la démocratie.

Le magnifique Hôtel de ville de style néogothique avec ses deux flèches; il ressemble plus à une église qu'à un édifice administratif.


Le style baroque de l'Église St-Pierre
L'Église St-Pierre, du baroque à son meilleur ! Il faut le voir pour le croire!

L'Opéra national, une institution symbole de Vienne et, plus largement, de la nation autrichienne.

Le château de Schönbrunn, la résidence d'été de la famille impériale, construit par Joseph 1er, inspiré de Versailles au début du 18e s., et qui voulait un château à l'image de son vaste empire.
Le château de Schönbrunn

Rod Stewart au Festival du film de Vienne
Enfin, fait cocasse, nous sommes à Vienne, capitale mondiale de la musique et, en juillet, le Festival du film bat son plein.

La plupart du temps, ce sont des films sur des opéras ou des concerts classiques qui sont projetés sur un écran géant face à l'Hôtel de ville mais le soir où nous y allons, c'est un concert de... Rod Stewart qui est à l'affiche !

Ce fut une très agréable soirée «viennoise» en compagnie du rocker-crooner écossais !

Graz (Styrie)

28-29 juin 2013

Couverte de forêt sur la moitié de sa surface, la Styrie est l'une des plus anciennes régions industrielles d'Europe. Sa capitale, Graz, une ancienne ville impériale, est la deuxième ville d'Autriche (254 000 hab.).

Musiciens sur la Grande Place de Gratz
La vieille ville de Graz, l'une des mieux conservées d'Europe centrale, a été élue au patrimoine culturel mondial par l'Unesco en 1999. Sur la grande place (Hauptplatz), entourée de façades colorées du 17e, 18e et 19e s., trône la fontaine de l'archiduc Jean.

Tour de l'Horloge sur le Schlossberg
L'un des attraits de Graz, c'est le Schlossberg, une colline de 123 m qui domine la ville. Avec ses nombreux bastions et redoutes, elle formait une forteresse imprenable, jusqu'aux guerres napoléoniennes. Lorsque Graz fut occupée par les troupes françaises en 1809, le Schlossberg résista à tous les assauts. Hélas, au traité de paix signé par la suite, Napoléon exigea que la forteresse soit détruite. Les habitants réussirent à préserver la Tour de l'horloge et la Tour de la Cloche qui dominent toujours la colline devenue aujourd'hui un très beau parc dont les terrasses offrent de belles vues sur la ville et la vallée de la Mur, la rivière qui traverse la ville.


La Maison des Arts contemporains, un «alien» dans la vieille ville !
Un autre emblème de Graz, c'est sa Maison des Arts contemporains. Œuvre d'architectes britanniques qui l'ont eux-mêmes baptisée « friendly alien», elle ressemble à une soucoupe volante munie de ventouses posée au beau milieu des anciennes maisons de la ville !

Original, c'est le moins qu'on puisse dire !

Klagenfurt (Carinthie)

26-27 juin 2013

Depuis le temps qu'on en parle, nous voici arrivés en Autriche ! Première visite pour nous deux dans ce pays qui pourtant a séduit tous les voyageurs qui l'ont visité. C'est enfin notre tour !

D'abord quelques informations d'intérêt sur le pays :
  • 8,3 millions d'habitants dont le quart habite Vienne, la capitale;
  • elle partage ses frontières avec 8 pays : Allemagne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Italie, Suisse et le Liechtenstein; située au cœur de l'Europe, c'est un trait d'union entre l'Est et l'Ouest du continent;
  • sa superficie est équivalente à 1/6 de la France;
  • langue : allemand;
  • les Alpes occupent les 2/3 de la surface du pays; le plus haut sommet est le Grossglockner à 3 798 m;
  • son plus long fleuve est le Danube dont le parcours s'étend du 360 km en Autriche soit 1/8 de sa longueur totale;
  • l'Autriche est annexée à l'Allemagne d'Hitler de 1938 à 1945 et elle combat donc aux côtés des allemands durant la Seconde guerre mondiale;
  • ce n'est qu'en 1955, à la suite du départ des armées alliées du territoire, que l'Autriche devient un état fédéral composé de 8 provinces qui préconise une neutralité active (son armée participe aux efforts de paix);
  • parmi les autrichiens célèbres mentionnons : Mozart, Schubert, Strauss, Malher, Bruckner, Herbert Von Karajan, Sigmund Freud, Adolf Hitler, Marie-Antoinette de France, Marie-Thérèse d'Autriche, Romy Schneider, Gustav Klimt, Max Reinhardt, Arnold Schwarzenneger, Hermann Maier et Nicki Lauda.

L'Autriche : ses 8 provinces et ses 8 pays voisins
Nous abordons le pays par le centre sud, depuis Cortina d'Ampezzo en Italie. Notre première halte sera Klagenfurt, la capitale de la Carinthie, la province autrichienne qui est séparée de l'Italie et de la Slovénie par les Dolomites.

C'est dans la région de Klagenfurt que nos oreilles, notre langue et nos yeux s'initieront à l'allemand. Pas simple du tout à première vue mais, rapidement, on saisit quelques mots, on note des similarités avec l'anglais qui partage avec l'allemand les mêmes origines linguistiques. Toutefois, de là à parler et à comprendre l'allemand, il y a tout un monde ! Heureusement pour nous, la plupart des autrichiens parlent un peu et souvent très bien l'anglais. Sur les sites touristiques, pas de problème, on parle anglais mais à l'épicerie du coin, c'est une autre histoire...
Clochers à bulle typiquement autrichiens

Outre la langue, c'est très différent de l'Italie qu'on vient de quitter. Au premier coup d'oeil, c'est l'architecture qui nous frappe : les églises ont de jolies clochers à bulle et les maisons ont des balcons en bois tout fleuris. Mais rapidement, ensuite, on comprend qu'on vient d'entrer dans un pays plus riche : les routes sont en meilleur état, les voitures et les camping-cars sont plus récents, la facture à l'épicerie est plus chère, tout y est «clean» et bien entretenu...

Depuis notre camping de Rosegg, nous faisons le tour du lac de Wörth, un lieu de villégiature apprécié des autrichiens. Les villages bordant le lac regorgent bien sûr d'hôtels et de restos mais il subsiste quand même de quelques sites historiques authentiques tel la ravissante église de Maria Wörth qui date du 16e siècle.

Fontaine du dragon combattant Hercule à Klagenfurt
La vieille ville de Klagenfurt est particulièrement séduisante avec ses rues en damiers, ses cours à arcades et ses belles places qui ornent la cité. Fait cocasse, la grande place est ornée d'une fontaine au Dragon combattant un Hercule (16e et 17e siècle).

«Une particularité culturelle. La Carinthie compte une importante minorité de langue slovène (4% de la population de la région). Lorsque l'empire austro-hongrois fut démantelé en 1919, les habitants slovènes de la Carinthie ont décidé, par référendum de joindre l'Autriche plutôt que la Yougoslavie. La langue slovène fut admise comme langue administrative en 1955 mais cela a commencé à poser problème dans les années 1970 lorsqu'on décida de mettre des panneaux de signalisation dans les deux langues... celles-ci furent détruites par des opposants de l'extrême-droite, parti politique recueillant de nombreuses voix dans la région.»